mardi 16 décembre 2008

La magie des saveurs...


Voici un bel article paru dans le monde il y a déjà quelques mois sur un personnage haut en couleur, comme ses innombrables et superbes légumes qu'il cultive dans la propriété familiale, aux portes de Paris. Il entretient ainsi la diversité des formes, couleurs et des saveurs des fruits et légumes usuels, contre une certaine uniformisation engagée sous la pression de la grande distribution depuis une trentaine d'années. Un artiste du bon gout!


Maraîcher en chef

Adossé au site de création contemporaine du Palais de Tokyo, Joël Thiébault présente sur son étal du marché de l'Alma les plus belles natures mortes de Paris. Sur ses tréteaux, le violet vif du chou-fleur graffiti côtoie des aubergines marbrées de blanc, le coeur rouge d'une betterave peut se strier de neige, sa "collection 2007" de tomates passer du vert tigré au jaune d'or. Au milieu du relief rustique des tubercules et de la délicatesse aromatique de la mélisse, de la bourrache, du thym orange ou de la coriandre fleurie, la star des maraîchers remplit avec autant de plaisir les paniers des ménagères que ceux des meilleurs chefs de la capitale.


On l'avait quitté avenue du Président-Wilson, en tablier bleu, lunettes sur le nez et portable à l'oreille, prenant, "au cul du camion", les commandes de ses amis restaurateurs. On le retrouve les bottes dans le limon, "à 8 kilomètres à vol d'oiseau de la tour Eiffel", dans son exploitation de Carrières-sur-Seine (Yvelines). Les yeux pétillent, un chaleureux sourire s'accroche aux lèvres avec une facilité qui fait dire à son ami, le journaliste gastronomique Eric Roux : "Joël est un jardinier heureux, il fait des légumes joyeux qui ne demandent qu'à être mangés."

Quand la famille Thiébault a commencé à cultiver ses terres, il y a cinq générations, la nationale ne passait pas encore au-dessus des salades, l'arche de la Défense ne faisait pas de l'oeil aux artichauts et les cités de Nanterre, sur l'autre rive de la Seine, ne regardaient pas en chiens de faïence les tunnels blancs des serres.

L'asperge d'Argenteuil régnait en maître, partageant son territoire avec des vergers. Mais le micro-climat local, la qualité de la plaine d'alluvions et de nouvelles demandes aidant, la gamme des cultures maraîchères s'est petit à petit étendue.

Jamais, pourtant, à ses débuts, en 1974, Joël Thiébault n'aurait imaginé cultiver sur sa vingtaine d'hectares près de 1 600 variétés d'herbes et de légumes. "A l'époque, se souvient le roi du potager, les produits standards étaient encore de bonne tenue en termes de goût et de conservation. Mais, petit à petit, la qualité proposée par les semenciers s'est dégradée à cause du diktat de la grande distribution."

La tomate sera l'exemple type de cette évolution vers la standardisation gustative, la course au rendement et les hybrides forcés en hors-sol. D'un rouge vif et d'une rondeur uniforme, aussi résistante que sans saveur, la variété "longue vie" imposée dans les grandes surfaces à la fin des années 1970 viendra titiller l'orgueil du producteur des Yvelines.

"On pouvait se démarquer de la grande distribution en misant sur la qualité, explique Thiébault. J'ai commencé à chercher des variétés de tomates anciennes et à les cultiver pour chercher à en tirer le maximum de saveur et de parfum."

Green zebra, tomate mirabelle, noire de Crimée, andine cornue, black cherry... De Carrières-sur-Seine aux marchés du 16e arrondissement (celui de l'Alma, le mercredi et le samedi, celui de la rue Gros, le mardi et le vendredi), cette délicieuse palette de pomodori fera le premier succès d'un maraîcher qui ne cessera d'appliquer ce principe de curiosité à l'ensemble de ses cultures.

Les casseroles d'une nouvelle génération de chefs deviendront les amplificateurs de cette quête. "Il a pu dérouler son histoire parce que des cuisiniers étaient prêts à l'entendre, analyse Eric Roux. Il y a vingt ans, atteste Thiébault, les cartes des restaurants étaient trop rigides pour s'adapter à cette variété de légumes. Aujourd'hui, les chefs sont beaucoup plus portés sur la découverte, leurs menus évoluent au jour le jour, comme les produits que je leur apporte."

Au coeur d'une gastronomie française qui se régénère, en phase avec de nouvelles habitudes de consommation, le légume passe, comme le dit le cultivateur gourmand, "du rôle de la demoiselle d'honneur à celui de la mariée". Parmi la quarantaine de chefs accros aux arrivages de Thiébault, de prestigieux anciens comme Pierre Gagnaire, Antoine Westerman ou Guy Savoy et une flopée de nouveaux talents comme Jean-François Piège, William Ledeuil, Flora Mikula ou Eric Fréchon. Avec eux et les journalistes Lyndsay et Patrick Mikanowski, le jardinier a composé, en 2005, un superbe livre, Légumes de Joël (Flammarion, 176 pages, 45 euros), traduit depuis en plusieurs langues.

Fidèle parmi les fidèles, Pascal Barbot, jeune chef récemment "triple-étoilé" de L'Astrance, n'hésite pas à proclamer que, "depuis l'ouverture, Joël fait partie de l'histoire de L'Astrance. Sa disponibilité, la variété et la fraîcheur de ses produits sont une constante inspiration". Des plats comme le méli-mélo de légumes-racines, le cappuccino de cerfeuil tubéreux au gingembre et à l'orange ou les carottes-crayons au coulis de carrot cake sont là pour en témoigner.

Le maraîcher accorde une importance primordiale à cette complicité. "J'explique aux cuisiniers le vécu d'un légume, le pourquoi d'une texture, d'une saveur, d'un parfum. En échange, ils le travaillent et nous expliquent les meilleures façons de le préparer. Une information que je fais remonter aux clients du marché."

Ces échanges valideront ou pas les découvertes du cultivateur. "Je plante au minimum quarante pieds pour chaque essai. Il me faut environ trois ans pour bien connaître une espèce ou une variété nouvelles, le temps d'appréhender différentes conditions climatiques, d'enregistrer le retour de mes clients."

Sa banque de données ne cesse de s'étoffer, sa soif de connaissance reste inassouvie. Mais, à 54 ans, Joël Thiébault éprouve parfois des moments de lassitude. Souvent levé à 3 heures et demie du matin, pour des journées de seize à dix-sept heures de labeur, il dit guetter "les quarts d'heure de plaisir permettant de rééquilibrer les heures de contraintes".

Il peste contre des directives européennes qui imposent calibre et couleur sans se soucier de qualité gustative, contre ceux qui, "au nom d'une vie saine, menacent de nous la rendre triste". Lui, qui refuse d'agrandir son exploitation (de dix à quinze employés suivant les saisons) pour garder le contrôle de ses produits, dit qu'il pourrait céder un jour, sous le poids de la fatigue, aux sirènes de groupes hôteliers qui aimeraient l'engager comme consultant.

Mais parlez-lui des maraîchers japonais (sa dernière marotte), de la façon dont Gagnaire essaie d'accommoder les filaments de ses fleurs d'artichaut ou de comment vos enfants, grâce à lui, se sont mis à aimer les légumes, et vous verrez le bonhomme se revitaliser aussi sûrement que Popeye après une platée d'épinards


(Source: le Monde)

Le site de Joël Thiebault et son livre, Légumes de Joël

lundi 15 décembre 2008

TVA restauration: comparaisons en Europe

TVA: L’adoption de la TVA réduite dans la restauration encore repoussée


Face à l'opposition de l'Allemagne, les Etats membres ne sont pas parvenus à un accord sur les taux réduits de TVA, lors du Conseil européen le 12 décembre. En France, les professionnels de la restauration se battent pour une TVA à 5,5% depuis de nombreuses années.

Nicolas Sarkozy avait promis de tout faire pour trouver un accord politique en vue de l’adoption d’un taux de TVA réduit pour le secteur de la restauration avant la fin de la présidence française. «La TVA, ce n’est pas moi qui vous l’ai promise mais c’est moi qui vous l’obtiendrai», avait déclaré le chef de l’Etat devant des professionnels, à Marseille en 2006. Sur ce point, le Président de la république aura donc échoué. L’Allemagne vient en effet de bloquer cette décision au sein du Conseil européen, qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles, les 11 et 12 décembre, a-t-on appris auprès de plusieurs diplomates français.

Pourtant, à en croire les conclusions provisoires qui circulaient au soir du premier jour de réunion, les Etats ont été proches d’aboutir à un accord. Le texte faisait en effet allusion à la possibilité pour les pays qui le souhaitent d’appliquer les taux de TVA réduits sur certains secteurs dits «à haute intensité de main d’œuvre», dont la restauration en France. Mais finalement, la décision sur ce point a été repoussée au Conseil des ministres de l'Economie et des finances du 4 mars 2009, sous présidence tchèque. Le sujet est en discussion avec Angela Merkel, a indiqué Nicolas Sarkozy lors de la conférence de presse finale du Conseil européen.

Les restaurateurs français devront donc attendre encore avant de pouvoir appliquer le taux de TVA à 5,5% dans le secteur de la restauration.

L’accord à l’unanimité des chefs d’Etat et de gouvernement est un élément indispensable pour avancer sur ce point. En juillet 2008, la Commission européenne a en effet proposé, dans le cadre du «Small business act», une première directive sur le sujet. Elle vise notamment à permettre à tous les Etats membres d’appliquer sans date de limite de fin de régime, des taux réduits à certains services fournis localement, y compris les services de restauration, pour lesquels il n’y a pas de risque de concurrence déloyale dans le marché intérieur.

«Nous, on maintient notre proposition», confirme de son côté un représentant de la Commission. «Ce sujet a toujours bloqué du côté des Etats», poursuit-il.

Dans un communiqué publié à la veille du Conseil, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) disait vouloir croire «en la volonté farouche du président de la République à faire aboutir positivement ce dossier avant la fin de la Présidence française». «Il en va désormais de la survie de notre profession», concluait ce texte.

(source: euractiv)

mercredi 10 décembre 2008

Le Manifeste des Artistes de la Ripaille

Une bien sympathique initiative, dans notre monde stressé et pressé, qui ne prend plus toujours le temps de bien vivre...



Notre mission : La quête du Graal idéal et de la bonne chère culinaire


Nos passions : Tout ce que la culture franco-européenne a produit de meilleur en matière de vin, de gastronomie et d’arts.


Nos missions (détaillons les bonnes choses):
  • La quête du Graal et de la bonne chère culinaire.
  • Partager et transmettre notre passion de la culture gastronomique franco-européenne.
  • Combattre les ennemis des goûts, des terroirs et de la diversité en dégustant des mets savoureux et d’illustres cuvées, autour de belles tablées.
  • Développer de nouveaux concepts et idées pour moderniser notre culture franco européenne et empêcher des nabots mégalos de tuer tout ce qui a de meilleur dans notre culture franco-européenne.

Notre devise : "Unis dans le partage".

Notre devoir : Croiser le verre avec nos amis mousquetaires du goût.


Je ne fais que reprendre ici l'excellence du style de la prose de mon non moins excellent ami poète à ses heures mais caviste à toute heure, Damien Wine-Spectator

Le titre de Maître restaurateur: pour qui, pour quoi?


Le titre de Maître-restaurateur est un label qualité disponible depuis le début de l'année 2008 aux restaurants, brasseries et autres établissements de qualités. Jusqu'à la fin de l'année 2009, il sera accompagné d'un crédit d'impôt pour travaux et autres dépenses courantes.


Une distinction pour les meilleurs restaurateurs

Le titre de Maître-restaurateur a été créé pour distinguer les meilleurs professionnels de la restauration traditionnelle, en valorisant leurs compétences ainsi que leur engagement en faveur de la qualité de service et des produits utilisés.

Ce label qualité, qui est délivré selon des critères bien précis (exigences en matière d’accueil, d’hygiène, d’approvisionnement et de traitement des produits frais):
  • est une reconnaissance de votre travail, et permettra de compenser en partie la concurrence avec les établissements qui proposent des menus à base de plats préparés, la restauration dite « traditionnelle » ayant des coûts de production beaucoup plus élevés en matière première mais aussi en personnel.
  • permettra aux clients en quête d'authenticité d'être certains de déguster une cuisine saine et traditionnelle.

La création de ce titre est l’une des applications du contrat de croissance, signé en mai 2007 entre le Gouvernement et les principales organisations professionnelles de restaurateurs. Le gouvernement vise potentiellement p20% des restaurateurs (sur 100 000 en France). Hervé Novelli, ministre des PME et du commerce, espère 600 attributions de ce titre pour 2008.


Un avantage fiscal non négligeable

Jusqu'au 31-12-2009, l'obtention de ce titre vous permet de bénéficier d’une aide fiscale significative, à savoir un crédit d’impôt maximum de 15 000 euros sur les dépenses d’aménagement et de fonctionnement engagées sur 3 ans, afin vous aider à vous moderniser.



(Il a fait l’objet du décret n°2007-1359 relatif au titre de maître-restaurateur du 14 septembre 2007 et du bulletin officiel des impôts n°111 du 11 octobre 2007).